6 albums pour une rentrée inclusive : accueillir chaque élève tel qu’il est
La rentrée est un moment fondateur.
C’est là que se tissent les premières impressions, les premiers liens, les premiers repères. Un moment de transition fragile… mais aussi une occasion précieuse de semer, dès le départ, les graines de l’inclusion. Et si, cette année, on décidait de faire de la rentrée un temps fort d’accueil pour tous les enfants ? Les albums jeunesse sont de véritables leviers : ils permettent de poser des mots sur ce qui nous rassemble et ce qui nous distingue, de créer un climat de sécurité affective, et de montrer que chaque élève, avec son histoire et son unicité, a une place à part entière.
Voici une sélection d’albums qui posent les bases d’un vivre-ensemble apaisé, respectueux et riche de toutes nos différences: sociales, culturelles, physiques, familiales. Des lectures pour accueillir chaque enfant tel qu’il est.
Notre classe est une famille
Shannon Olsen (texte) & Sandie Sonke (illustrations)
2020 | Âge conseillé : 3 à 6 ans
Résumé :
La classe devient une seconde maison, un lieu d’écoute, d’entraide et de respect.
Pourquoi je le recommande… Parce qu’il installe dès le départ l’idée que la classe n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais aussi un espace de liens humains. Avec son ton doux et bienveillant, il valorise la solidarité et montre qu’on peut prendre soin les uns des autres même sans se connaître au départ.
Ce qu’il dit au fond…
– L’école comme safe place émotionnelle et sociale.
– Chaque élève a une place unique et contribue à l’équilibre du groupe.
Bienvenue !
Alexandra Penfold (texte) & Suzanne Kaufman (illustrations)
Scholastic 2018 | Âge conseillé : 4 à 8 ans
Résumé :
Une journée dans une école où chaque élève, quelle que soit sa culture, son origine ou sa particularité, est accueilli avec bienveillance.
Pourquoi je le recommande… C’est un incontournable de l’inclusion: un texte simple, rythmé comme une comptine, qui répète et ancre le message « Tu es à ta place ici ». Les illustrations débordent de détails montrant la diversité réelle des élèves et des familles, sans stéréotyper.
Ce qu’il dit sans en avoir l’air… La diversité culturelle, religieuse et corporelle comme norme. L’accueil comme valeur collective, portée par l’école et par les enfants eux-mêmes.
Un enfant c’est un enfant, tout simplement
Sara O’Leary (texte) & Qin Leng (illustrations)
Les Arènes, 2022 | Âge conseillé : 4 à 7 ans
Résumé :
Tous les enfants sont différents : certains parlent fort, d’autres tout bas, certains foncent, d’autres préfèrent prendre leur temps… Et c’est très bien comme ça.
Pourquoi je le recommande… C’est un hymne à la singularité qui ne cherche pas à étiqueter. O’Leary pose un regard tendre et universel sur la diversité des comportements et des façons d’être, sans jargon ni diagnostic. C’est un album qui normalise l’atypie en la présentant simplement comme une facette naturelle de l’enfance.
Ce qu’il dit dans le fond… C’est une célébration implicite de la neurodiversité et des différences sensorielles ou motrices.
Qin Leng illustre avec douceur et réalisme des enfants de toutes origines et morphologies. Il invite à se reconnaître dans le livre (ou à reconnaître un camarade) sans jugement.
Un jour, tu découvriras…
Jacqueline Woodson (texte) & Rafael López (illustrations)
Scholastic, 2019 | Âge conseillé : 5 à 8 ans
Résumé :
Une petite fille entre dans une nouvelle classe où elle ne connaît personne. Tout lui semble étranger. Elle doute, elle se sent différente… Puis, peu à peu, elle découvre qu’elle porte en elle des histoires précieuses, tout comme ses camarades.
Pourquoi je le recommande… C’est un bijou poétique qui parle directement à celles et ceux qui se sentent « à côté » au moment de la rentrée. L’autrice arrive a transformer l’inconfort et la peur en ouverture et confiance, et l’illustrateur joue avec les couleurs et les motifs pour symboliser le chemin intérieur, du doute vers l’épanouissement. L’album invite à raconter son histoire, à écouter celles des autres et à reconnaître que nos différences sont des forces !
Ce qu’il dit au fond… C’est un plaidoyer pour l’expression personnelle et la narration de soi : prendre la parole pour tisser du lien. Les illustrations sont riches de diversité culturelle et raciale.
Reine de la maternelle
Derrick Barnes / Vanessa Brantley Newton
Scholastic, 2022 | Âge conseillé : 3 à 6 ans
Récompenses : Coretta Scott King Illustrator Honor
Résumé :
MJ entre à l’école avec une couronne invisible sur la tête, un sourire radieux et une détermination sans faille. Elle se sent prête à apprendre, à tisser des liens, à être bienveillante avec ses camarades. C’est le grand jour, et elle le porte avec grâce.
Pourquoi je le recommande… Parce que c’est l’un de ces albums qui donne envie d’entrer en classe la tête haute et le cœur grand ouvert. MJ rayonne : elle est drôle, généreuse, fière d’elle… et contagieuse !
Ce livre déborde d’affirmation de soi, mais toujours tournée vers l’autre. Il célèbre l’entrée à l’école comme un moment de croissance personnelle et collective, avec une énergie communicative. Parfait pour commencer l’année sur une note de fierté et d’enthousiasme.
Ce qu’il dit sans en avoir l’air… MJ est une petite fille noire, stylée et lumineuse, qui incarne la confiance, l’accueil et le leadership positif. Le fait qu’elle devienne naturellement un repère dans sa classe, sans jamais être stéréotypée ou réduite à son genre ou son origine, en fait un modèle inspirant pour tou·tes.
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L’école fait sa rentrée
Rex Adam (texte) / Christian Robinson (illustrations)
Kaléidoscope, 2018 (VO : School’s First Day of School) | Âge conseillé : 4–8 ans
Résumé :
C’est la rentrée. Tout le monde est un peu nerveux… même l’école ! Il fallait y penser : raconter la rentrée… du point de vue de l’école elle-même. C’est elle qui raconte cette première journée, avec ses appréhensions, sa curiosité, et l’émerveillement de découvrir la vie qui la traverse. Au fil des heures, elle se laisse apprivoiser par les enfants, leurs voix, leurs histoires.
Pourquoi je le recommande… J’ai été touchée par le renversement de perspective : donner une voix à l’école elle-même rend tangible l’idée que l’accueil est une dynamique partagée. En inversant les rôles, l’album permet aux enfants d’externaliser leurs émotions (et aux adultes d’en parler avec eux sans dramatiser). On parle de stress, de peur de l’inconnu, mais aussi de joie et de surprise.
Côté représentations
Les illustrations de Christian Robinson, pleines de chaleur et de détails, mettent en scène une école bigarrée : enfants de toutes origines, diversité de styles vestimentaires et de familles. Une vraie richesse visuelle qui normalise la pluralité.
Ce que ça m’inspire…
J’adore poser cette question après la lecture : Si toi aussi tu étais l’école, que ressentirais-tu aujourd’hui ?
Il ouvre une porte vers l’expression des émotions, tout en posant les bases d’une réflexion collective sur l’accueil, la nouveauté, le vivre-ensemble. Une belle façon de commencer l’année avec douceur et ouverture.
À travers ces histoires, l’école devient plus qu’un lieu d’apprentissage : un espace de vie, de lien et de reconnaissance mutuelle. Ces albums participent à construire un imaginaire collectif où la diversité n’est pas une tolérance à accorder, mais une richesse à célébrer.
Ils offrent des modèles positifs, invitent à l’ouverture, et permettent à chaque enfant de se sentir valorisé.
Parce que l’inclusion commence dès le premier jour, avec des récits qui disent « Tu es bienvenue ici »
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