Une rentrée pas comme les autres : 4 albums pour accueillir les émotions et les différences
La rentrée ne se vit pas de la même manière pour tous les enfants. Pour certains, c’est une fête ; pour d’autres, un saut dans l’inconnu chargé de doutes, d’angoisses, ou de solitude.
Et puis il y a ceux dont le rythme, le fonctionnement ou la sensibilité ne cadrent pas avec les attentes implicites de l’école. Comment accueillir ces enfants avec justesse et bienveillance ?
Même pas en rêve !
Beatrice Alemagna
L’école des loisirs, 2021 | Âge conseillé : 3 à 5 ans
Résumé :
Pascaline, petite chauve-souris de 3 ans, est formelle : elle n’ira pas à l’école. Même pas en rêve ! Elle résiste, hurle… si fort que ses parents rapetissent jusqu’à devenir minuscules. Les voilà cachés sous son aile, embarqués pour une journée d’école pas comme les autres. Mais tout ne se passera pas comme prévu…
Pourquoi je le recommande… Parce que Beatrice Alemagna transforme l’angoisse de la rentrée en aventure tendre et décalée. Les couleurs atypiques, les clins d’œil à d’autres albums jeunesse et les expressions délicieusement exagérées rendent cette histoire irrésistible. Un album qui rassure autant qu’il amuse, parfait pour aborder la séparation avec humour.
Ce qu’il dit dans le fond :
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La rentrée est une séparation émotionnelle autant que physique.
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Le rire peut être un outil puissant pour désamorcer les peurs.
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Les parents aussi ont un rôle à jouer dans la confiance de l’enfant.
L’école des loups
Caroline Roque & Gwendal Blondelle
Éditions du Lumignon, 2020 | Âge conseillé : 4 à 7 ans
Résumé :
Bienvenue dans une école… de loups ! Ici, tout le monde crie, court à quatre pattes et montre les crocs. Enfin, presque tout le monde. Un élève n’est pas comme les autres… Comment trouver sa place quand on ne correspond pas aux règles tacites du groupe ?
Pourquoi je le recommande…
C’est un joli détournement des codes « normatifs » qui aborde avec humour la notion de marginalité, d’exclusion, et de reconnaissance. L’histoire questionne la pression des attentes parentales quand un enfant ne correspond pas au modèle imaginé, et montre avec tendresse comment l’acceptation mutuelle peut naître de la rencontre et du dialogue.
Ce qu’il dit sans en avoir l’air, c’est que la différence est souvent moins un problème pour l’enfant que pour l’adulte qui le regarde.
L’album pointe subtilement que les normes et attentes sont souvent construites par les parents ou la société, et que l’inclusion passe aussi par leur capacité à réviser ces cadres.
Reste assise, Éloïse!
Nancy B. Pilon & Marish Papaya
Alice Éditions, 2025 | Âge conseillé : 8 à 10 ans
Résumé :
Éloïse, qui se déplace en fauteuil roulant, quitte son école spécialisée pour rejoindre une école de quartier. Elle est autonome et passionnée de dessin, mais doit affronter les préjugés et les gestes intrusifs de ceux qui pensent bien faire en l’aidant trop.
Pourquoi je le recommande : un roman à hauteur d’enfant qui montre que le véritable obstacle, ce ne sont pas toujours les limitations physiques mais les représentations que les autres projettent. Récit sensible sur l’autonomie, la communication et l’importance de demander (plutôt que supposer) ce dont une personne a besoin.
L’exposition du hérisson
Marie Colot (texte) & Florence Weiser (illustrations)
Alice Jeunesse, 2021 | Âge conseillé : 6–9 ans
Résumé :
À la fin de l’été, Petit hérisson se blesse et ne peut plus tracer les lettres qu’il apprend à l’école de la forêt. Mais il ne se laisse pas décourager : avec ingéniosité et créativité, il cherche une autre façon d’apprendre, prouvant qu’il existe toujours plusieurs chemins vers la connaissance !
Pourquoi je le recommande : Une histoire tendre et astucieuse qui valorise la persévérance, la débrouillardise et la confiance en soi. Elle rappelle aux enfants qu’il est normal de rencontrer des obstacles, et qu’il est possible de les contourner avec imagination.
Ces histoires rappellent que l’école ne peut être pleinement inclusive si elle ne prend pas en compte l’invisible : les peurs silencieuses, les différences de fonctionnement, les besoins spécifiques d’attention, de rythme ou d’expression.
Les albums proposés offrent des clés symboliques pour accueillir ces réalités avec nuance. Ils valorisent la singularité sans jamais l’isoler, et permettent de dire aux enfants : « Tu peux être toi, ici, et ce sera respecté. »
Parce qu’une école bienveillante ne cherche pas à faire entrer tout le monde dans le même moule: elle élargit le moule.
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